mercredi 9 septembre 2009

Un peu d'introspection

Mon fils le petit a un trait de caractère bien à lui. Plusieurs, mais celui-là m'insupporte, car je le connais trop bien.

Vous êtes avec lui et il vous parle. Tout va bien. Les oiseaux chantent, le soleil brille. Puis, tout d'un coup, dans son discours, un petit nuage. Puis un autre. Sa voix change. Ses yeux se remplissent de larmes. En dix minutes, il peut passer d'un discours joyeux, guilleret, à un discours triste et négatif. A la fin, il pleure.

Exemple.

C'était bien cet été. On a joué avec les cousines. Et les voisins. C'était bien. Mais O. ne veut jamais nous prêter tel jeu. Ni tel autre. Et grand mère la laisse. Alors on ne peut jouer à rien. Des fois, j'étais tout seul et je m'ennuyais. C'était nul.

- Mais quand je suis venue vous chercher tu ne voulais plus partir ?
- C'était nul quand même.

Et il pleure.

Je suis d'abord entrée dans son jeu. Le lendemain, je revenais à la charge : Alors chez grand mère, c'était pas bien ?
Lui, grands yeux : mais si !!!
Moi : mais non, O. ne te laisse pas jouer.
Lui : Ah, mais ça c'était un jour, l'autre jour, elle m'a laissé.
Moi : Mais alors pourquoi tu as pleuré hier?
Lui, ahuri : mais j'ai pas pleuré.
Le grand frère, préemptoire : Si. Tu as pleuré.
Le petit : Ben ze sais plus.

Là, j'ai compris, hein. Il m'a fait le même coup pour des évènements plus directement placés sous mon contrôle.

Je suis comme lui, en fait, et je m'en agace. De voir en lui un de mes traits de caractère m'a fait un choc (bien que ça soit somme toute naturel). Vu de l'autre côté, ça semble différent.

C'était bien avant, premier de mes soucis, regretter le passé (moins maintenant). Deuxième : l'auto apitoiement.

Bon, je me sentais un peu seule, donc on va considérer que j'avais des excuses. Truc bien : je ne me sens plus seule.

Donc normalement, je dois faire l'effort d'échapper à cette manie de la plainte.

Actuellement, par exemple, je ne fréquente PERSONNE. J'ai réalisé mon rêve d'il y a deux ans ! Du coup, avouons-le, je m'ennuie un peu, mais très peu en fait.

Bon, j'ai un peu sombré dans l'addiction internet (pour une expat, c'est mieux que l'alcoolisme mondain). Mais en même temps j'ai un peu de boulot sur internet. Donc, il y a une justification. Quand j'aurais vraiment du boulot, je pourrais sortir de l'addiction. Avoir une vie mondaine mesurée. Me maquiller et m'acheter des robes. Je serai parfaite. ça sera bien.

2 commentaires:

  1. Des fois, je découvre chez ma fille un de ces traits de caractère que je déteste et qu'elle a hérité indubitablement de moi : c'est vrai, c'est choquant ! À l'inverse (ou plutôt, a contrario), quand je vois en elle des qualités surprenantes (qui ne viennent que d'elle-même), ça me rend fier (paradoxalement, puisque je sais que ce n'est pas de moi qu'elle les tient)...

    Peut-être tu ne fréquentes pas des aborigènes, mais je suis sûr (j'en suis même certain !) qu'il y en a que tu as rencontrés à plusieurs reprises et sur lesquels tu as des remarques ... !!! (allez, je suis sûr qu'ils ne te lisent même pas (si ?!) ).

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  2. Ah mais non. Je ne suis pas rentrée dans un quelconque microcosme, je n'ai pas vu son fonctionnement. Et si je l'avais vu, il aurait été similaire à ce qu'on aurait pu avoir en France. Non, ce qui aurait été marrant, c'est de fréquenter des Français et d'entendre leurs remarques sur le pays. Déjà, sur un forum, j'ai été super agacée des femmes qui n'arrivent pas à trouver de fromage blanc et de croissants.

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